À moins de deux semaines des élections législatives du 17 novembre, le parti au pouvoir Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité) fait le pari risqué de se présenter seul, sans ses anciens alliés de la coalition « Diomaye président ».
Cette décision, annoncée par le Premier ministre Ousmane Sonko lors d’une réunion à l’hôtel King Fahd de Dakar le 21 septembre, marque un tournant stratégique pour cette formation politique qui fête ses dix ans d’existence. « Il est temps de revenir à nos fondamentaux. Nous avons un parti jeune, qui a besoin d’une majorité stable », explique un cadre de Pastef, soulignant la volonté d’éviter « le marchandage permanent » inhérent aux coalitions.
Le choix peut sembler audacieux dans un système électoral où 105 sièges sur 165 sont pourvus au scrutin majoritaire. Pourtant, le parti affiche sa confiance, fort de son succès à la présidentielle de mars dernier qui a porté Bassirou Diomaye Faye à la tête de l’État.
La stratégie commence déjà à porter ses fruits avec le ralliement notable de l’ancien candidat à la présidentielle Déthié Fall, qui a annoncé le 23 octobre son soutien à la liste de Pastef. Toutefois, certaines nominations, comme celle de Samba Ndiaye, ancien cadre du régime de Macky Sall, à la tête d’une agence nationale, suscitent des controverses au sein du parti.
« Ces élections, ce sera la lutte du système contre l’antisystème », résume Madièye Mbodj, vice-président de Pastef et conseiller spécial du chef de l’État. Pour ce parti qui n’avait obtenu qu’un seul siège en 2017, puis 26 en 2022, l’objectif est désormais d’atteindre la majorité absolue de 83 députés.