Un scandale sans précédent secoue actuellement la Guinée équatoriale. Des centaines de vidéos à caractère sexuel impliquant un haut dignitaire du régime ont été diffusées sur les réseaux sociaux, menaçant de déstabiliser le cercle rapproché du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.
Au cœur de cette affaire explosive se trouve Baltasar Ebang Engonga, surnommé « Bello », directeur de l’administration fiscale du pays et membre éminent de la famille présidentielle. Fils de Baltasar Engonga Edjo’o, président de la commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), il est également le neveu du président Obiang.
L’affaire a éclaté suite à une enquête sur des mouvements financiers suspects. Bello aurait effectué plusieurs virements depuis des comptes publics équato-guinéens vers des comptes privés aux îles Caïmans. Cette investigation, initiée par le vice-président Teodoro Nguema Obiang Mangue (Teodorín), a conduit à l’arrestation de Bello et à la saisie de ses appareils électroniques.
C’est alors que les enquêteurs ont fait une découverte stupéfiante : plus de 400 vidéos intimes montrant Bello en compagnie de différentes femmes, souvent filmées dans son bureau officiel, avec le drapeau national en arrière-plan. Plus grave encore, il est accusé d’avoir été porteur du VIH/sida et d’avoir potentiellement contaminé certaines de ses partenaires.
Les répercussions politiques s’annoncent considérables. Parmi les femmes impliquées figurent notamment l’épouse du superviseur de la sécurité présidentielle, Jesús Edu Moto Mangue, une proche du ministre de la Sécurité publique, Nicolás Obama Nchama, ainsi que l’épouse du ministre Antonio Oburu Ondo. Selon certaines sources, Bello aurait versé de l’argent à ces femmes en échange de relations filmées.
Le scandale pourrait même avoir des ramifications internationales, atteignant Paris où la sœur de Bello, Marisa Nlang Engonga Esono, occupe un poste à l’Unesco au sein de la délégation permanente de la Guinée équatoriale.
Face à l’ampleur de la crise, le vice-président Teodorín a convoqué une réunion d’urgence avec les personnes concernées. S’il a publiquement rappelé que « les relations sexuelles sont interdites dans les bureaux », les observateurs s’attendent à des répercussions beaucoup plus importantes. Cette affaire pourrait notamment lui permettre d’écarter des rivaux potentiels dans la course à la succession de son père, le président Obiang.
L’onde de choc de ce scandale continue de se propager dans toute l’Afrique centrale, où les réseaux sociaux s’en donnent à cœur joie, menaçant de déstabiliser durablement l’un des régimes les plus anciens du continent.