Le 1er septembre 2024, la prison de Makala, la plus grande du pays, a été le théâtre d’une mutinerie sanglante qui a mis Kinshasa sous les projecteurs. Officiellement, 131 détenus ont perdu la vie lors de ces événements. Les autorités, embarrassées par cette situation, ont promis une enquête et des mesures pour mettre fin à la surpopulation carcérale. Cependant, les résultats se font toujours attendre.
La prison de Makala, située dans un quartier populaire de Kinshasa, est connue pour ses conditions de détention déplorables et sa surpopulation. Marcel, un ancien détenu de 40 ans récemment libéré, décrit Makala comme « un autre monde ». Les détenus y sont écrasés par des conditions inhumaines, avec des pavillons surpeuplés où les prisonniers dorment entrelacés comme du bois de chauffage.
Le 1er septembre, une mutinerie a éclaté, plongeant la prison dans le chaos. Les détenus, excédés par la surpopulation et les conditions de vie, ont forcé les portes des pavillons et se sont révoltés. Les autorités ont réagi en envoyant des renforts militaires, mais le bilan humain a été lourd. Officiellement, 131 détenus ont été tués, mais les témoignages des détenus évoquent des chiffres bien plus élevés, allant jusqu’à 2 000 morts.
Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a accusé les magistrats congolais de remplir les prisons à mesure qu’il tentait de les vider. Il a également qualifié la mutinerie d’« actes de sabotages prémédités », laissant entendre qu’ils avaient été organisés pour nuire au gouvernement.
Depuis la mutinerie, des mesures ont été prises pour désengorger la prison. Plus de 1 000 détenus ont été libérés, et le transfert de nouveaux prisonniers vers Makala a été suspendu. Cependant, la surpopulation carcérale reste un problème majeur. Le dernier recensement fait état d’environ 9 500 prisonniers, et la prison a été fortement militarisée.
Les autorités avaient promis une enquête et un rapport sous sept jours, mais trois mois plus tard, aucun résultat n’a été publié. Le bilan humain et les causes de la révolte demeurent flous, à l’image d’une nuit chaotique plongée dans le noir.