Un transfert de pouvoir pacifique et républicain

L’élection présidentielle ghanéenne a connu un dénouement remarquable dimanche 8 décembre, avec la victoire de John Mahama, ancien président, face au vice-président sortant Mahamudu Bawumia. Un changement de pouvoir qui illustre la maturité démocratique du Ghana.

Mahamudu Bawumia a fait preuve d’un grand sens républicain en reconnaissant publiquement sa défaite. «Le peuple ghanéen s’est exprimé, il a voté pour le changement et nous le respectons en toute humilité», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Accra, confirmant avoir personnellement appelé John Mahama pour le féliciter.

Une élection dominée par les enjeux économiques

Ce scrutin s’est principalement joué sur le terrain économique. Le Ghana, premier producteur d’or africain et deuxième producteur mondial de cacao, traverse une période de turbulences financières majeures. Le pays a dû solliciter un prêt de 3 milliards de dollars auprès du Fonds monétaire international (FMI), témoignant des difficultés économiques profondes.

L’inflation galopante, la dette élevée et le coût de la vie sont devenus les principaux sujets de campagne, poussant les électeurs à désirer un changement de cap.

Une tradition démocratique confirmée

Depuis le retour au multipartisme en 1992, le Ghana a établi une tradition politique stable où le New Patriotic Party (NPP) et le National Democratic Congress (NDC) s’alternent au pouvoir. Cette élection confirme cette dynamique républicaine, avec John Mahama faisant son retour aux commandes du pays.

Selon les premiers décomptes, Mahama a remporté la présidence de manière «décisive», et son parti semble également avoir conquis une majorité au Parlement.

Cette victoire ouvre une nouvelle page politique pour le Ghana, avec l’attente forte d’une réponse aux défis économiques qui secouent le pays.